Intervenant sur une chaîne de télévision arabe, le politologue tunisien Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe d’analyses politiques et sociales basé à Genève, a exposé les raisons « de la régression du mouvement Ennahdha et de la disparition du Congrès Pour la République ( CPR ) » suite aux élections du 26 octobre.
D’après le spécialiste tunisien, l’adoption d’un capitalisme sauvage et l’exécution des recommandations du FMI, à l’instar de la libéralisation des prix, ont beaucoup lésé la Troïka, puisqu’elle s’est mise à dos la classe défavorisée. Et Riadh Sidaoui de poursuivre : « La prolifération du terrorisme, l’embrigadement des jeunes pour le djihad en Syrie ont fait le reste, en précipitant la fin du gouvernement de la Troïka ».
Pour ce qui est de la disparition du CPR, Riadh Sidaoui estime que la tenue du Congrès des amis de la Syrie en Tunisie et surtout l’expulsion de l’ambassadeur syrien y ont beaucoup contribué.
En outre, il a estimé qu’une bonne majorité de Tunisiens pense que le Qatar gouverne la Tunisie par le biais des élites, donc pour lui « le peuple tunisien qui est patriotique par essence ne se soumettra jamais aux dictats du Qatar ».
Et Riadh Sidaoui de conclure que l’ascension du mouvement Ennahdha au pouvoir en 2011 a été favorisée par la conjoncture politique du moment qui a vu les partis politiques peiner à s’organiser et sans base populaire, ce qui n’est plus le cas dans le contexte actuel, notamment après la formation de Nidaa Tounes .