Un Centre de formation mobile a été inauguré hier 5 novembre dans un chantier de la Société Bouzguenda frères, situé dans la zone industrielle d’ El Agba, et ce, en présence de Hafedh Lamouri, ministre de l’Emploi de la Formation professionnelle, Hédi Larbi, ministre de l’Equipement, de l’Aménagement du territoire et du Développement durable, de l’ambassadeur d’Allemagne en Tunisie et Mme Hildegard Vogelmann, directrice du Fonds GIZ. Il s’agit d’un concept innovateur qui vient de voir le jour grâce à un partenariat fructueux entre la Société Bouzguanda frères et le fonds emploi de la GIZ.
En quoi consiste un centre de formation mobile ? Le concept consiste à alterner entre théorie et pratique et entre cours et exercices. Il s’agit d’installer un petit bâtiment de deux étages aux alentours d’un chantier. Ainsi, des cours théoriques seront impartis à un nombre restreint d’élèves (entre 5 et 8) afin de les initier aux métiers du bâtiment. Moez Neffati, directeur qualité et responsable du projet, nous a expliqué, lors de la visite guidée du chantier, qu’aucun critère n’est requis pour l’admission dans cette formation : « Nous acceptons toutes les personnes qu’elles soient expérimentées ou non. Nous nous chargerons de les former et de les initier », nous rassure-t-il lors de cette visite. Notons, dans ce contexte, que deux spécialistes internationaux en bâtiment sont venus spécialement pour former les formateurs tunisiens qui vont encadrer les élèves.
La formation vise en définitive à obtenir une main-d’oeuvre qualifiée, d’où le nombre limité d’élèves. Ces derniers suivent trois semaines de cours, suivies de trois ou quatre mois de pratique pour avoir un diplôme. L’élève bénéficiera d’un salaire et de la couverture sociale pendant toute cette période pendant laquelle il s’imprégnera de notions théoriques qu’il pourra mettre en pratique après avoir fait son choix parmi une palette de plusieurs spécialités (maçon bâtiment, coffreur/blancheur, maçon carreleur, maçon VRD et conducteur d’engin).
Le coût du projet a atteint 1 milliard de nos millimes financé par la GIZ d’après notre interlocuteur. Le Centre de formation mobile s’étale sur 200 mètres et comprend deux étages : le premier est destiné aux cours, équipé d’un vidéo-projecteur. Quant au deuxième étage, il contient un réfectoire et des vestiaires.
Lors de son mot inaugural, M. Bouzguend s’est félicité de la réalisation de ce projet. Il a affirmé que c’est l’aboutissement de l’effort conjugué par la GIZ et la Société Bouzguenda Frères. « Nous visons la formation de 240 élèves entre 2014 et 2016 », affirme-t-il. D’après M. Bouzguenda, ce projet trouve son origine dans le manque considérable d’une main-d’œuvre qualifiée en la matière. Les opportunités d’emploi dans ce secteur existent bel et bien surtout que « le secteur du bâtiment participe au développement du tissu économiques tunisien », déclare-t-il.
Un autre centre de formation mobile a entamé ses activités sur un chantier à El Azib ( gouvernorat de Bizerte). « Les jeunes qui bénéficient de la formation sont assurés de trouver un emploi dans chaque régions où un centre mobile est installé », a affirmé Walid Keskes, expert en emploi auprès de la GIZ.
Et de poursuivre : « Cette formation répond aux besoins de la société. Il ne s’agit pas de former rien que pour former », dit-t-il. Et d’ajouter que les entreprises privées intéressées par ces initiatives innovantes peuvent bénéficier de la GIZ un taux de financement qui pourrait atteindre 49% du financement global et 100% pour les ONG, et ce, en vue de créer des formateurs et des postes d’emploi.
leconomistemaghrebin.com a recueilli les témoignages de trois élèves qui ont terminé leur cycle de formation. Omar Rhimi, 30 ans, a affirmé qu’auparavant il n’a pas pensé à suivre une formation afin de garantir un travail stable. « Maintenant que j’ai obtenu mon diplôme, je sens la nette différence et je pense que je suis capable de faire mieux et évoluer dans le domaine du bâtiment », dit-il. Ammar Rhimi, 26 ans, a quant à lui affirmé que la formation lui a été d’une grande utilité. « Je pense à la prochaine étape. L’essentiel maintenant c’est que ma situation soit plus stable « , dit-il. Le troisième élève, qui a préféré garder l’anonymat, a affirmé, le sourire aux lèvres, que cette formation est pareille à un nouveau départ : « Auparavant, je travaillais dans des chantiers mais j’étais un simple apprenti. A présent, grâce à cette formation je pense que j’ai une bonne base théorique et pratique », affirme-t-il.