Une nouvelle forme du VIH, la plus agressive parmi les trente souches jusque là connues a été découverte récemment à Cuba. Une forme très rapidement évolutive qui engendre la progression vers le stade SIDA dans un espace de temps très réduit soit près de trois ans seulement.
On doit cette découverte à une équipe de scientifiques de l’Université catholique de Louvain (Belgique) et de l’Institut de Médecine Tropicale Pedro Kouri de La Havane.
Ainsi dans une étude publiée dans la revue EBioMedicine, les chercheurs dévoilent une propriété qui confère au virus une telle « agressivité ». En effet, habituellement le VIH s’accroche aux cellules cibles grâce à un premier récepteur : CCR5. Par la suite, après un certain nombre d’années sans symptômes ( 10 ans en moyenne ), le virus passe à un autre point d’ancrage nommé CXCR4, rendant plus rapide la progression vers le stade SIDA ( stade où le nombre des cellules immunitaires s’effondre ).
Cette nouvelle forme a la propriété de s’accrocher plus rapidement au récepteur CXCR4 et donc de progresser vers le stade SIDA, prématurément par rapport aux formes habituelles.
Selon les scientifiques cette forme très virulente entrainerait chez les personnes infectées par le virus une augmentation de la charge virale par un processus de réplication plus actif.
Chez les 73 patients touchés par la nouvelle forme du VIH et suivis par des experts internationaux à l’Institut de la Havane, certains ont été diagnostiqués au stade SIDA ( stade tardif de la maladie), alors qu’ils ignoraient leur séropositivité, rendant la mise en place d’un traitement antirétroviral, moins bénéfique compte tenu du fait qu’il est d’habitude recommandé de l’instaurer le plus précocement possible.
La réponse des instances sanitaires internationales n’est pas encore connue, pourtant la découverte d’une forme de VIH aussi virulente devrait engendrer une réponse sans tarder, même si le nombre de patients n’est pas encore significatif. Il y a quelques mois le fait d’avoir sous estimé la gravité de l’épidémie d’Ebola et la lenteur des interventions ont abouti à une véritable catastrophe sanitaire. Que les instances sanitaires internationales en prennent de la graine…