L’économie algérienne s’est bien portée durant l’année 2013. C’est ce que laissent entrevoir les évaluations périodiques des institutions de Bretton Woods.
L’Algérie a en effet réussi à réduire significativement l’inflation à 3,5% en novembre dernier. Ce taux avait frôlé les 9% en 2012. Les Algériens ont également cumulé quelque 192 milliards de dollars de réserves de change, ce qui équivaut à plus de trois ans d’importations. La dette extérieure n’a pas dépassé 2% du PIB.
La croissance du produit intérieur brut en 2013 a toutefois baissé à 2,7 % en 2013 contre 3,3% en 2012. Cette baisse expliquée par le ralentissement des exportations d’hydrocarbures a amené le FMI et la Banque Mondiale à exhorter l’Algérie à diversifier son économie au-delà du secteur pétrolier et gazier qui assure à lui seul 40% du PIB, 98% des exportations et environ 70% des recettes publiques du pays.
Les responsables algériens, réceptifs à ces chiffres et recommandations, ont d’ores et déjà mis en place une stratégie pour promouvoir le secteur privé et réindustrialiser le pays, question de réduire la dépendance de l’économie de la rente des hydrocarbures et de mieux utiliser les revenus du gaz et du pétrole.
Cette stratégie, Amara Benyounès, ministre algérien du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, en a décliné les grandes lignes dans une interview accordée récemment à Jeune Afrique. « Aujourd’hui, notre principal objectif consiste à mettre en place une politique de substitution aux importations, tout en menant une politique d’exportation », a-t-il déclaré. Pour y parvenir, le ministre algérien a estimé que son pays devrait presque tripler le nombre de ses PME et PMI, afin de le porter de 600.000 à 1,6 million. Des mesures incitatives, comme l’installation de pépinière dans les 48 Wilayas du pays sont déjà engagées.
Amara Benyounès a par ailleurs estimé que pour « dépoussiérer l’économie algérienne », il faudrait « améliorer le climat des affaires et éliminer les nombreuses lourdeurs bureaucratiques. »
La bureaucratie et la corruption sont en effet parmi les plus importants freins au développement en Algérie. Dans l’Indice de perception de la corruption (IPC) publié début décembre 2013 par l’ONG internationale Transparency International, l’Algérie occupait la 94ème position sur un total de 177 pays. Performance maigre qui a révolté les activistes de la transparence et de la bonne gouvernance, à l’instar de l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC). Pour cette Ong de la société civile, le maintien « de l’Algérie dans le bas de ce classement international, toujours avec un très mauvais score, confirme les résultats des autres enquêtes où l’Algérie est en queue de peloton : compétitivité, climat des affaires, liberté de la presse, bonne gouvernance, droits de l’homme, Ntic dont l’accès à Internet, etc. »